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Connaissez-vous le surnom provençal des habitants de votre ville ?

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Adessias en tóutei!!
Avec cet article, vous allez découvrir les surnoms des habitants de votre ville ou village en provençal. Cela a été un long travail que de récupérer et classer tous ces noms. Il y a une chose importante que je veux vous dire par rapport à cet article :
Je le vois comme un projet collaboratif où chacun(e) de vous va pouvoir, par l’intermédiaire des commentaires en bas de page, apporter sa connaissance des surnoms et des raisons pour lesquelles on a appelé les habitants de telle ville de telle façon. Donc, vraiment, n’hésitez pas à intervenir dans les commentaires (de manière cordiale et constructive bien sûr) pour signaler une erreur, faire une suggestion, ajouter des surnoms ou nous donner une explication, une raison à un surnom en particulier.
Même si je ne les connais pas personnellement, j’aimerais remercier les personnes qui, sur Internet, ont déjà fait ce travail de collecte et m’ont permis de vous présenter cette liste de départ.
Enfin, si j’ai mis le Gard et la Drôme, c’est parce que dans ces 2 départements, il y a des zones linguistiques rattachées au provençal.
J’espère que cela vous plaira et je vous souhaite une bonne lecture !! 😉

04 – Alpes de Haute-Provence

Barcelonnette : lei manjo-fege (les mangeurs de foies)
La Brillanne : leis estuba (les étouffés) (gramaci à Sèrgi)
Le Castellet : lei badau (les badauds) (gramaci à Sèrgi)
Dauphin : leis entubassa (les enfumés) car le village est cerné par des ruisseaux, ce qui provoque régulièrement une brume matinale, un brouillard qui s’accroche à son sommet, d’où ce surnom {gramaci à Mireille e Sèrgi) VO lei fricassaire (les fricasseurs – mauvais cuisiniers)
Demandolx : lei sauto-clapié (ceux qui sautent les tas de pierres)
Entrevennes : leis espagnòu (les Espagnols – fiers comme des hidalgos) (gramaci à Sèrgi)
Estoublon : lei manjo-granouio (les mangeurs de grenouilles) (gramaci à Sèrgi)
Forcalquier : lei grato-papié (les gratte-papiers)
La Foux d’Allos : lei tucle VO lei desturba (gramaci à Sèrgi)
Mane : lei manjo-chin (les mangeurs de chiens) VO lei manjo-archican (les mangeurs de tripes) (gramaci à Sèrgi)
Oraison : lei fricassaire (les fricasseurs – mauvais cuisiniers) (gramaci à Sèrgi)
Pierrevert : lei manjo-granouio (les mangeurs de grenouilles)
Soleilhas : lei manjo-sorbo (les mange-sorbes) en provençal la « sorbo » est la corme, fruit du cormier (que vous pouvez retrouver dans mon article sur les 13 desserts)
Valensole : lou païs dei grosso tèsto (le pays des grosses têtes) (merci à Mirèio de Dauphin)

05 – Hautes Alpes

Arvieux : lei basan ou basano (au féminin) « basano » désigne en provençal une basane, c-a-d une peau de mouton tannée, utilisée surtout pour la doublure des chaussures. D’après le Trésor du Félibrige, les habitant(e)s étaient nommé(e)s ainsi à cause des tanneries de cuir qui s’y trouvaient.
Rėotier : lei picato-praire (les tombeurs de curés)

06 – Alpes Maritimes

Antibes : lei nego-evesque (les noyeurs d’évêques)
Cannes : lei manjo-sablo (les mangeurs de sable) (Trésor du Félibrige)
Châteauneuf-Grasse : lei messuguié (ceux qui habitent dans les « messugues » c-a-d les cistes)
Colomars : lei manjo-cebo en provençal et lei manja-cèba en nissart (les mange-oignons)
Gars : lei pito-grano (les mange-graines)
Grasse : lei manjo-fassum (les mange-fassum) le fassum est une spécialité de chou farci
Nice : lei cago-bledo en provençal et lei caga blea en nissart (les chieurs de blettes)
Pégomas : leis enrauma dóu nas (les enrhumés du nez)
Peymeinade : lei manjo-bajaino (les mange-bajaïne) les « bajaino » en provençal désignent une variété d’escargots
Saint-Martin-Vésubie : li tòtchi (les niais)
Villefranche-sur-Mer : lei suço-carròbi en provençal et lei suça carouba en nissart (les suce-caroubes)
Villeneuve-Loubet : lei granouié (le mot « granouio » en provençal désigne la grenouille, le mot « granouié » a donc sûrement un rapport avec les grenouilles mais je ne sais pas lequel)

13 – Bouches-du-Rhône

Aix-en-Provence : lei bourbounés (les Bourbonnais) surnom donné en 1524 aux aixois, à cause de la facilité avec laquelle ils ouvrirent leurs portes au connétable de Bourbon qui assiégeait leur ville (Trésor du Félibrige) VO lei cacalian (ceux qui caquettent) apparemment dérivé du verbe « cacaleja » (caqueter) (Trésor du Félibrige) VO lei cadet Aix étant autrefois le séjour de la noblesse de Provence, elle fournissait beaucoup de cadets de famille (c-a-d des personnes qui vivaient d’une pension), à tel point que le mot est resté aux aixois en sobriquet (Trésor du Félibrige)
Arles : leis arlèri (gens vains, présomptueux, fanfarons) (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Barbentane : lei broumen (les excessifs, ceux qui en font trop)
Les Baux : lei galato (les goinfres) anciens seigneurs des Baux, très gourmands de terres et de biens (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Berre l’Etang : lei long coui (les longs cous)
Boulbon : lei sauto-crapaud (les saute-crapaud) car, autreois, au cours du carnaval, un mannequin en forme de crapaud saute dans le défilé VO lei porto-boutiho (les porte-bouteilles) en référence aux porte-bouteilles exhibées lors de la fête patronale VO lei gros verd (les gros verts) du nom d’une variété de raisins produite au village (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Cabannes : lei manjo-fricasso (les mangeurs de fricassée) VO lei sauto-rigolo (les saute-rigoles)
Châteaurenard : lei manjo-cèbo (les mange-oignons) VO lei gounflo-agasso (les orgueilleux)
Eguilles : lei manjo-biòu (les mangeurs de boeuf)
Eygalières : lei quiéu-blanc (les culs blancs)
Eyguières : leis aurihu (les grandes oreilles) (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Eyragues : lei manjo-gàrri (les mangeurs de rats) pour leur grande pauvreté VO lei gènt de la saco VO leis ensaca (les gens portant un sac) sous-entendu qu’ils n’ont qu’un sac avec toute leur richesse dedans (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Fontvieille : lei rebroussié (ceux qui sont toujours à l’opposé des autres, revêches)
Gémenos : lei nebla (les brumeux), parce qu’à cause des marais qui s’y trouvaient, le village était souvent dans la brume. Les marais ont été asséchés au XIXème siècle. (gramaci à Crestino)
Graveson : leis embouligo de bos. Contrairement à la traduction mot à mot qui signifie « les nombrils en bois », il s’agit en fait d’une moquerie attribuée à l’occasion de la réparation du clocher local avec des taquets de bois posés provisoirement sous le rebord en pierre pour empêcher sa chute. Réparation maladroite et risquée sur le bord en bois, réparation qualifiée avec moquerie « Di ventre de bos » parce que les moulures en bois du clocher réparé ressemblaient à des ventres, d’où la référence au nombril ! (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Lançon de Provence : lei manjo-mourgueto (les mangeurs d’escargots) VO lei manjo-garousso (les mangeurs de gesses)
Le Paradou : lei badau (les badauds)
Maillane : lei dansaire (les danseurs) VO lei manjo-granouio (les mange-grenouilles) qu’ils
trouvaient à profusion dans les marais et roubines du coin. On les appelle aussi lei tóuti laidas (les tout laids, les vilains) (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Marseille : lei coucouren (les imbéciles un peu présomptueux)
Maussane les Alpilles : lei foui (les fous)
Mollégès : lei manjo-granouio (les mangeurs de grenouilles)
Mouriès : lei pimpant (les pimpants, les élégants) en raison de la florissante économie oléicole dont la majorité des représentants aimait afficher sa réussite par des tenues vestimentaires fines et sophistiquées (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Noves : lei manjo-favo (les mange-fèves)
Rognes : leis estubassa (les enfumés) probablement parce que le village étant en bas d’une colline, les cheminées ne tiraient pas très bien (merci à Luc Meissonnier pour ce surnom et les explications)
Rognonas : lei rougnoun (les rognons) VO lei caulet-flòri (les choux-fleurs) qui étaient une grosse production du village. On dit aussi d’eux que s’il fait du vent, ils vont aux escargots (« se boufo, van i cacalauso ») pour dire qu’ils sont un peu fadas, car tout le monde sait, sauf eux, que les escargots ne sortent que par temps de pluie (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Saint-Rémy-de-Provence : lei manjo-locho (les mangeurs de loches) (Trésor du Félibrige) VO lei sauto-rigolo (les saute-rigoles) car ces élégants bourgeois ne marchent pas dans le caniveau pour ne pas salir leurs souliers. On dit aussi d’eux que « quand fai souléu meton li boto » quand il fait soleil, ils mettent les bottes, façon de dire que eux aussi ils sont un peu fadas (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Salon-de-Provence : lei grincho (les escrocs)
Tarascon : lei badau (les badauds) VO lei tartarin du nom du personnage de Daudet lors des fêtes
de la Tarasque.
Trets : lei bassaquets (les petits hommes) pour « bassaquet » le Trésor du Félibrige donne comme traduction soit prune bosselée soit petit homme

26 – Drôme

Mollans-sur-Ouvèze : lei couide-trauca (les coudes troués) à cause de la vieille habitude de se tenir les coudes sur la rambarde en regardant passer l’eau de l’Ouvèze (gramaci à Yvon Hubert)
Propiac : fèrron lei mousco   (gramaci à Yvon Hubert)
Saint-Paul-Trois-Châteaux : lei manjo-bledo (les mangeurs de blettes) (Trésor du Félibrige)

30 – Gard

Aigues-Mortes : lei ventre blu (les ventres bleus) surnom remontant au 15ème siècle et à la guerre de 100 ans, à l’époque où nombreux étaient ceux qui mourraient de malaria. On notera en effet que toute cette
contrée, en bordure de la méditerranée comportait de nombreux marais dont les eaux stagnantes et les moustiques qui s’y développaient favorisaient la propagation de telles maladies. Jusqu’à ce qu’en 1740, Henri Pitot, l’enfant d’Aramon, inventeur du fameux tube, réalise non sans mal, un assèchement complet de tous ces marais dans le cadre de sa fonction Directeur de la Sénéchaussée de Nîmes et Directeur du Canal Royal du Languedoc.
Mais d’autres versions existent sur « Les Ventres bleus » :
– au XVème siècle, lors d’une grande bataille, les soldats ayant eu beaucoup de pertes, décidèrent de mettre leurs morts dans une tour et de les recouvrir de sel pour qu’ils ne pourrissent pas. Lorsqu’ils voulurent les récupérer pour les ensevelir, ils avaient tous le ventre bleu.
– En Provence, les hommes portaient des « tailloles » (larges bandes de tissu qui s’enroulaient autour de la taille en guise de ceinture). Ici, elles étaient de couleur bleue. (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Aigues-Vives : lei bagna (ceux qui sont mouillés) en raison du fait que chaque année il pleuvait lors de la fête votive qui avait lieu en mai (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Aimargues : lei raubo-vesso (les voleurs de vesces) Vo lei fripoun (les fripons) car ils faisaient pâturer leurs animaux sur les terres de Marsillargues à des périodes non autorisées, et on disait ainsi qu’ils « volaient l’herbe ». Ils étaient également appelés lei desauriha (les sans oreilles) (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Alès : lei manjo-tripo (Les mangeurs de tripes)
Aramon : lei raubo-nega (les voleurs de noyés) car les aramonais avaient la réputation de voler l’argent des morts qui descendaient le Rhône (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Aujargues : leis efraia (les effrayés) en rapport probablement avec une histoire de religion (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Beaucaire : lei jouious (les joyeux, les fêtards) VO lei marrit gènt (les mauvaises gens)
Beauvoisin : lei grosso tèsto (les grosses têtes) VO lei tefle (les joufflus)
Bellegarde : lei manjo-canard (mangeurs de canards) VO lei manjo-cacalausoun (mangeurs de petits limaçons)
Bernis : lei manja-saucisso (mangeurs de saucisses) sûrement dû au fait qu’ils élevaient des cochons dans leurs vignes (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Le Cailar : lei manjo-fango (les mangeurs de boue) sobriquet dû aux crues fréquentes du Vidourle et du Rhôny qui déposent à chaque fois de la boue partout VO lei planto-sause (les planteurs de saules) arbres très présents au Cailar VO lei manjo-saugar (les mange gardons) (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Caissargues : lei manjo-bòfi (les mangeurs de goujons) VO lei manjo-fourmo (les mangeurs de fromage) VO lei planto-grame (les planteurs de chiendent) (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Calvisson : lei manjo-campano (les mangeurs de cloches) surnom qui leur avait été attribué en
raison d’une rivalité entre le Temple et l’Église remontant aux années 1600, au cours desquelles une cloche du temple fut cachée pour ne pas être détériorée et qui finalement fut perdue. Lorsqu’enfin une nouvelle cloche put être mise en place, le clocher s’effondra (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Caveirac : lei sarru de telo (les sarraus de toile) VO lei becagrum (les mangeurs de grains) (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Boisseron : lei passeroun (les passereaux ou les étourdis) lei sauto-roc (les sauteurs de rochers) surnom dû probablement aux nombreuses carrières dans ce village et à la présence de nombreux rochers sur les
chemins (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Boissières : lei soupo sènso lum (les mange sans lumière) Il semblerait que cela ait un rapport avec l’exposition du village par rapport au soleil ce qui permettait aux habitants de souper le soir à la lumière du soleil couchant sans avoir besoin de s’éclairer avec une bougie (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Codognan : lei lapin di camp (les lapins des champs) Ils doivent ce surnom à la journée du 2 décembre 1851, jour où Louis Napoléon Bonaparte décréta la dissolution de l’Assemblée Générale. Après avoir participé à ce coup de force, les codognanais ne furent jamais attrapés, d’où leur surnom (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Fournès : lei coutet-negre (les nuques noires) du fait que, majoritairement paysans dans ces villages, ils travaillaient la terre, souvent la tête baissée ce qui favorisait le brunissement de leur nuque (lou coutet) (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Fourques : lei manjo cacalousoun (les mangeurs de petits limaçons) servis dans les fêtes locales avec l’aïoli
Grau-du-Roi : lei pèd descaus (les pieds us ou les va-nu-pieds) Ce sont les pêcheurs du Grau-du-Roi qui, marchant souvent pieds nus, ont été vraisemblablement à l’origine de ce surnom. Mais les graulens étaient aussi amateurs de tripes des foulques chassées sur l’étang de Médard et furent aussi affublés du surnom de « lei manjo-tripo » (mange-tripes, issu du Provençal) ou « Li manjo-tripa » (issu de la Langue d’Oc) (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Manduel : lei manjo-bourro (les mangeurs de bourre) Jadis, les manduellois mangeaient en salade les bourgeons qu’ils trouvaient dans les vignes des voisins (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Montfrin : lei manjo-gòbi (les mangeurs de goujons)
Nîmes : les nîmois ont pas moins de 17 surnoms. Je ne vous en mets que 3, vous pourrez trouver les autres sur le livre de Guy Bordera intitulé « Quau es aquèu? » :
lei manjo-merlusso (les mangeurs de morue) la brandade de morue étant devenue la spécialité de Nîmes
lei gorge-nègro (les gorges noires) Ce surnom était employé par dérision et concernait les protestants habitant le chemin de Montpellier et de la Placette
lei manjaluserp (les mange-serpent ou crocodile, emblème de la ville) surnom attribué aux employés municipaux considérés comme des mangeurs de monnaie publique
Rodilhan : lei capelan (les curés ou les curaillons) du fait qu’ils étaient très attachés aux traditions religieuses catholiques (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Sauve : lei sauto-rouquet (ceux qui sautent les petits rochers) (Trésor du Félibrige)
Saint Gilles : lei manjo-pan (les mangeurs de pain) VO lei souavage (les sauvages) en raison de leur tempérament violent et brutal (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Souvignargues : leis escorpions (les scorpions) car le village était réputé pour les petits scorpions blancs qu’il abritait et qui étaient d’ailleurs très prisés par l’industrie pharmaceutique. Une deuxième version attribue ce surnom à une population composée de personnes méchantes, ayant une langue bien pendue et débitant souvent des propos très venimeux (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Théziers : Outre « li coutet negre » (voir Fournès), les théziérois sont également li manjo-tiradou (ceux qui mangent dans le tiroir) car dit-on, certains plaçaient leur repas dans le tiroir de la table afin que, si quelqu’un passait inopinément, le tiroir était rapidement refermé ce qui évitait une invitation à manger (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Uzès : lei manjo-meleto (les mangeurs d’omelettes)
Vallabrègues : lei mamaï (les mamaï) surnommés ainsi parce qu’ils appelaient leur mère « mamaï » (Guy Bordera livre « Quau es aquèu? »)
Vauvert : lei raubo-vesso (les voleurs de vesces)

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83 – Var

Les Arcs-sur-Argens : lei chancroun, (les casseurs). À la fin du XVe siècle, les jeunes Arcois allaient sans arrêt chercher bagarre chez leurs voisins de La Motte, Trans, Taradeau ou Vidauban. (merci à Evelyne)
Bargemon : lei manjo-bardoto (les mangeurs de boudins de chèvre)
Barjols : lei brulo-magnin en provençal « magnin » désigne les chaudronniers ou ferblantiers ambulants
Le Beausset : lei gueto devessado ( les guêtres à l’envers). Les Beaussétans sont connus depuis des lustres sous le sobriquet de guèto-devessado. Peut-être avaient-ils la réputation d’être mal fagotés ! En provençal, ébriété se dit familièrement « guèto » : seca sa guèto signifie cuver son vin. Les beaussétans aimaient-ils le vin au point de mettre leurs guêtres à l’envers ? Carga sa guèto : se griser, si devessa : tomber à la renverse. {gramaci à Anìo}
Bras : lei manjo-bourrido (les mange-bourride) la bourride est un mets provençal à base de poisson OU un potage trop liquide
Brue-Auriac : lei recampa (ceux qui se regroupent)
Belgentier : lei embouligo roujo (les nombrils rouges)
Bormes-les-Mimosas : lei brulo-pèd (les brûleurs de pied)
Cabasse : lei manjo-broussin (les mange-broussin) le broussin est un fromage fermenté au goût très fort
La Cadière d’Azur : lei cantounié (les cantonniers)
Cavalaire : lei barjacaire (les tchatcheurs), à l’époque où ce n’était encore qu’un hameau de Gassin avec seulement un poste de douane, les habitants qui ne voyaient pas grand monde, aimaient discuter avec le peu de gens qui passaient (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
La Crau : lei manjo-mousco (les mangeurs de mouches)
Claviers : lei manjo-nuco (ceux qui mangent la tête des bestiaux de boucherie) (Trésor du Félibrige)
Collobrières : lei moufu (ceux qui sont couverts de mousse)
Correns : lei pesco-luno (les pêcheurs de lune)
Cotignac : lei manjo-cardello (les mange-laiterons) le laiteron est une plante apprécié des lapins
Cogolin : lei tèsto d’arènc (les têtes de hareng) VO lei nebla (ceux qui ont de la brume) parce que le matin, il y a dès fois de la brume dans la plaine VO lei manjo-pastèco (les mangeurs de pastèque) car ce fruit était facile à cultiver sur les terres de cette commune (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
La Croix-Valmer : leis escracho-cebo (les écraseurs d’oignons) (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
Cuers : lei brulo fremo (les brûleurs de femmes, de sorcières)
La Farlède : lei rascous (les teigneux) VO lei manjo-tartello les « tartello » étant une espèce d’escargots que l’on trouve dans cette zone
Flayosc : lei peigot VO lei pegot ceux qui manipulaient la poix pour la fabrications des chaussures
Fox-Amphoux : lei tucle (les imbéciles) VO lei desturba (les « dérangés »)
La Garde : lei manjo-granouio (les mangeurs de grenouilles) VO leis escracho-cebo (les écraseurs d’oignons)
La Garde-Freinet : lei tèsto negro (les têtes noires comme sur le drapeau corse) en référence aux Sarrasins qui ont peuplé le territoire il y a longtemps VO lei manjo-castagno (les mangeurs de châtaignes) car les châtaigniers y poussent bien (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
Gassin : lei masco (les sorcières) (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
Gonfaron : fan voula leis ai (ils font voler les ânes)
Grimaud : lei segnour (les seigneurs) à cause du château qui domine le village VO lei tèsto-cadèu VO lei manjo-farnado (les mangeurs de « farnado »), la « farnado » a 2 sens : soit c’est une soupe épaisse difficile à manger soit une crèpe de farine de pois chiches comme la socca niçoise (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
Hyères : lei fege blanc (les foies blancs) VO lei manjo-frago (les mangeurs de fraises)
La Londe-les-Maures : lei toupino (sorte de pot ou de jarre)
Le Luc : lei devinaire (les devins)
La Martre : lei manjo saumo (les mangeurs d’ânesses)
La Môle : leis acata (ceux qui se cachent, qui se dissimulent) parce qu’ils avaient l’habitude d’aller se cacher dans le château pour se protéger des attaques de brigands (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
Montmeyan : lei trousso-cebo (les trousse-oignons)
Le Muy : lei cambo de cassolo (les jambes de « cassole ») « la cassolo » peut vouloir dire en provençal soit une sorte de terrine soit l’auget d’un moulin à farine qui reçoit le grain de la trémie
Néoules : lei pesco-chàmbri ei benitié (les pêcheurs d’écrevisses dans les bénitiers)
Ollioules : lei bagna (les « hydrocéphales », ‘quélei qu’ la tèsto pleno d’aigo) (merci à Denis Drouet pour ce rajout)
Le Plan-de-la-Tour : lei marrit can (les chiens méchants) car ils cherchaient souvent la bagarre avec les villages voisins VO lei pèd blanc (les pieds blancs) VO lei manjo-póupre (les mangeurs de poulpes) VO leis aganto-póupre (les attrapeurs de poulpes) ces 3 surnoms partent du principe que les plantourians étant des paysans, ils n’enlevaient jamais leurs grosses chaussures, du coup quand ils allaient à la plage, le fait de mettre leurs pieds tout blancs dans l’eau attiraient les poulpes, qu’ils pouvaient donc attraper et manger (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
Le Pradet : lei manjo-messugo (les mangeurs de ciste)
Puget-sur-Argens : lei manjo-limbert (les mangeurs de lézard vert)
Ramatuelle : lei marrit coursou (les mauvais Corses) VO lei sauto-rouei (les sauteurs de buissons) pour se défendre de leurs ennemis, les habitants, du haut des remparts, avaient jeté des ruches sur les assaillants mais les abeilles les avaient aussi attaqué et ils avaient dû partir en courant, en sautant des buissons (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
Le Rayol-Canadel : leis aurihous (qui est tout oreilles, qui écoute attentivement) (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
Le Revest-les-Eaux : lei masco (les sorcières)
Roquebrune-sur-Argens : lei sauto-messugo (les saute-ciste) le ciste est un arbuste commun de notre région
La Roquebrussanne : lei sourcié (les sourciers)
Sainte-Maxime : lei magnòti (les moineaux)
Saint-Tropez : lei manjo-dobo (les mangeurs de daube) mais on parle ici de daube de poulpe, et pas de sanglier (calendrier de « la Troupelenco » 2024)
Salernes : lei manjo-faiòu-sènso-òli (les mangeus de fayots sans huile) sans doute parce que les ouvriers travaillant à la fabrication des tomettes […] dépensaient assez tôt leurs salaires […] au point qu’ils devaient par la suite, manger leurs haricots « nature » (revue de l’AVEP n°186)
Seillons-Source-d’Argens : lei manjo-rigau (les mangeurs de rouge-gorge) (merci à Carmen Degioanni)
La Seyne-sur-Mer : lei brulo bano (les brûleurs de cornes)
Signes : leis estranglo-evesque (les étrangleurs d’évêques)
Tavernes : lei « mi nègui » (les « je me noie »)
Le Thoronet : lei manjo-perus (les mangeurs de poires sauvages)
Toulon : lei manjo-póupre (les mangeurs de poulpes) VO lei mocò. D’après Thierry de Toulon (que je remercie pour ce rajout) : « en tant que Toulonnais, j’ai toujours entendu dire que les Toulonnais étaient surnommés les mocos. En effet, sur le marché du cours Lafayette, les revendeurs ou revendeuses après vous avoir servi vous disait: em’aco? Ensuite une autre version disait que la manie des Toulonnais était de toujours dire: es com’aco. Les déformations de prononciation ont amené à : es com’oco. Voilà! j’ai pas de preuve, juste des esgourdes. »
La Valette-du-Var : lei raubo sarraio (les voleurs de serrures) (Trésor du Félibrige)
Le Val : lei grosso tèsto (les grosses têtes)
La Verdière : lei manjo tripo pas lavado (les mangeurs de tripes pas lavées)
Vidauban : leis estubaire (les enfumeurs)

84 – Vaucluse

Avignon : lei petachoun VO lei petachin (les peureux)
Aubignan : leis alabardié (les hallebardiers)
Beaumes-de-Venise : lei manjo-pan-quand-n’an (les mangeurs de pain lorsqu’ils en ont)
Bédarrides : lei rendié (les rentiers)
Bédoin : lei toupinié (les fabricants de toupin) « lou toupin » en provençal est une sorte de marmite ou de pot à une anse
Bollène : lei biai (les obliques , les inconstants)
Bonnieux : lei micalet (nom donné aux royalistes du sud)
Caderousse : leis aliscaire (les flatteurs)
Cairanne : leis afrountous (les téméraires)
Camaret-sur-Aygues : lei manjo-tian de luserno (les mangeurs de terrine de luzerne) (Trésor du Félibrifge)
Caromb : lei fricasso-cebo (les fricasseurs d’oignons)
Carpentras : lei manjo-tian (les mange-tian) (Trésor du Félibrige)
Caseneuve : lei manjo-pijoun (les mangeurs de pigeons) (Trésor du Félibrige)
Châteauneuf-de-Gadagne : lei pinjo-saumo (ceux qui pendent les ânesses) le village aurait été envahi pendant une guerre, la sentinelle se serait endormie sans donner l’alerte, et ils auraient rejeté la faute sur une ânesse qui fut pendue (merci à Alain de « Parlaren à Bouleno »)
Châteauneuf-du-Pape : lei cigalié (les cigaliers)
Cheval-Blanc : lei grosso tèsto (les grosses têtes)
Crillon-le-Brave : lei manjo-bòchi (les mangeurs de boucs)
Cucuron : lei devinaire (les devins)
Entraigues-sur-la-Sorgue : li pesco-bouiroun ( les pêcheurs de mauvais poissons)
Faucon : lei badau (les badauds)
Flassan : lei darut (les idiots ou les têtus, les testards)
Fontaine-de-Vaucluse : lei patiaire (les chiffonniers, les fripiers)
Goult : lei gus (les gueux, les mendiants)
Grambois : lei manjo-limaço (les mange-limaces)
Jonquières : lei granouié (le mot « granouio » en provençal désigne la grenouille, le mot « granouié » devrait donc avoir un rapport avec les grenouilles mais je ne sais pas lequel)
Lacoste : leis uganaud (les huguenots)
Lapalud : lei farda (les fardés, les lavés)
Lioux : lei carbounié (les charbonniers)
Malaucène : lei renegat (les rénégats)
Mazan : lei pinto-gàbi (ceux, celles qui peignent des cages)
Ménerbes : lei devinaire (les devins)
Méthamis : lei manjo-bòchi (les mangeurs de boucs) VO lei badaire (les badauds) {gramaci à Regiolangues}
Monieux : leis estubassa (les enfumés) l’explication historique de ce surnom est que, du temps des guerres de religion, les protestants ont enfumé le village pour obliger les catholiques à sortir de leurs maisons
Monteux : lei granouié (voir Jonquières)
Mormoiron : lei peirardié (ouvriers qui taillent la pierre à fusil) {gramaci à Regiolangues}
Mornas : lei sauto-bàrri (les saute-remparts) Pourquoi ce surnom? Parce que le sire de la ville « le baron des Adrets » prenait plaisir à voir ses prisonniers plonger du haut du rocher sur des piques qui les attendaient + de 100 mètres + bas.
Une autre version, tirée du Trésor du Félibrige, dit que ce surnom vient du capitaine huguenot Dupuy-Montbrun, qui força , dit-on, la garnison catholique du château de Mornas à sauter du haut des remparts
Oppède : lei teulissié (les couvreurs)
Pernes-les-Fontaines : lei lanternié (les lanterniers)
Pertuis : lei pas geinat (les sans-gênes)
Piolenc : lei granouié (voir Jonquières)
Rasteau : lei galoupin (les galopins)
Robion : lei manjo-coucourdo (les mange-courges) VO lei troumpaire (les trompeurs)
Sablet : lei rasclet (les pelés, les tondus)
Saignon : lei siblaire (les sifleurs)
Sault : leis estranglo-trueio (les étrangleurs de truie)
Savoillan : lei renegat (les rénégats)
Le Thor : lei manjo-pan (les mange-pain)
La Tour-d’Aigues : lei grosso tèsto (merci à Thierry)
Vaison la Romaine : lei cassaire de béùl’oli (les chasseurs d’effraies)
Valréas : lei manjo-mi (les mangeurs de maïs)
Vedène : lei marmitoun (les marmitons) « marmitoun » en provençal peut également vouloir dire galopin ou souillon
Villars : lei manjo-brigadèu (les mange-bouillie)
Villedieu : lei basana (les basanés)
Visan : leis esquicho-sardo (les écrase-sardines)


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